• Toulouse, ô Toulouse !

    A mon réveil, la pluie avait cessé. La faim a commencé à se manifester mais mon esprit lui a ordonné de se taire. Je désirais reprendre la route et récupérer le temps perdu à m'abriter pendant la tempête. En même temps, dans mon esprit, j'entendais Maria narquoise s'exclamer être capable de rester plus de trois jours sans nourriture. Mes poings se serrent immédiatement et je m'avance pour reprendre la route. Pas question de perdre contre elle !

     Toulouse, ô Toulouse !

    Toute la journée, je progresse le long d'une départementale sur laquelle roule de nombreux véhicules. Je ne m'arrête qu'au soir, peu avant que la nuit ne tombe, pour dresser le camp et préparer le repas avant de me coucher.

     

    La petite référence dans le titre à la chanson de Claude Nougaro.

     

    Au petit matin, je reprends la route et arrive de bonne heure dans la fameuse ville rose. L'agglomération doit ce surnom à la couleur de ses tuiles. le saviez-vous ? Je remonte une avenue totalement embouteillée. Les voitures occupent toute la chaussée. Absolument toutes ! Je la regarde à peine et m'installe au bord du fleuve, les pieds suspendus dans le vide, pour profiter de l'excellente connexion Internet pour accéder au compte sur lequel je postais différents clichés et comptes-rendus de mon voyage au jour le jour.

     Toulouse, ô Toulouse !

    Après un long moment passé dans le cyberespace à m'occuper de rédiger des chroniques de mon périple espagnol et à répondre à mes divers commentaires et messages privés, je me suis levé pour partir en exploration de la ville. Mon téléphone a alors sonné : c'était Bernard ! Vous vous souvenez de lui ? Mon ami historien rencontré au château de Chambord !

    Ravi d'entendre à nouveau sa voix, je discute avec lui de mon séjour en Espagne et lui écoute avec plaisir mon récit et mes découvertes, ne connaissant que peu de choses sur ce pays et son histoire. Peu après, la conversation se fit plus personnelle. Il m'a avoué avoir voulu faire connaissance avec ma mère et s'est rendu à l'institution où elle vit.Il a même continué à lui rendre visites plusieurs fois par semaine. Ce dévouement me touche. Savoir que ma mère n'est pas seule, que quelqu'un s'occupe d'elle... J'en suis terriblement reconnaissant.

    Sur le ton de la plaisanterie, je dis qu'il peut sortir avec sa mère et que cela ne me dérange pas. En réalité, Bernard, je ne blaguais pas. J'étais vraiment sérieux. Si tu apprécies ma mère et que tu envisages quelques chose, ne te retiens par peur de me blesser. Je ne souhaite que le bonheur de ma mère et si elle sortait avec quelqu'un comme toi, je suis persuadée qu'elle se porterait bien mieux.

     Toulouse, ô Toulouse !

    Par la suite, Bernard m'apprend que ma mère est affectée par notre dernière conversation où elle a dénigré mes sentiments pour Maria et ma vision de l'amour. Je me sens encore rancunier envers. Bernard le comprend et reconnait qu'elle a été très maladroite de nier ce qu'elle éprouvait mais qu'elle en souffrait. Je ne peux cependant pardonner si vite. Est-ce mesquin ? Est-ce cruel ? Peut-être. Mais d'une autre façon, ce serait trop facile que lui téléphoner tout de suite. Je déclare que j'accomplirai mon cheminement tout le long du Canal du Midi jusqu'à Carcassonne avant de m'appeler. Bernard a accepté ma décision.

    Bernard... Merci d'être un si bon ami pour moi et de me comprendre à chaque fois sans que j'ai besoin d'ouvrir la bouche. A moins que tu ne sois comme un grand frère ? Peut-être. Je n'en ai jamais eu alors je ne sais comment s'établissent au juste les relations fraternelles. Ou peut-être que tu remplaces la figure paternelle que je n'ai jamais eu ? Peu importe. Quoique tu sois pour moi, merci d'être là, toujours à mes côtés quand j'ai besoin de toi.

     Toulouse, ô Toulouse !

    Après cette conversation, je commence à explorer la ville et découvre une petite bibliothèque de quartier très agréable. J'en profite pour recharger mon téléphone tout en profitant du plaisir d'un livre. Je me rends ensuite dans une épicerie pour effectuer mon ravitaillement et aperçois avec surprise mon visage dans un miroir. Quelle stupéfaction ! Ma peau, déjà hâlé de base, est totalement noire ! Mes cheveux ont beaucoup poussé et s'épanchent de tous les côté"s. Mais surtout une barbe orne fièrement mes joues et mon menton. Quel changement incroyablement ! Le garçon que j'étais à mon départ n'existe plus !

    Remis de mon émotion, je termine mes courses puis dirige mes pas vers la Garonne. En suivant son cours, je trouverai le Canal du Midi pour débuter ma nouvelle excursion. En route !

    ~~ Ambulando meus magna erit, superbia magis. ~~

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