• Retour du marcheur solitaire

    Au petit matin, je me suis réveillé à l'écart du village, dès la première heure l'aube. Mon périple dans les terres espagnoles m'a appris l'art de me lever tôt en dormant peu et mon corps en a vite retenu les principes.

    De retour sur les routes de France, je suis un sentier qui serpente à travers les cols de plusieurs montagnes avant d'atteindre en fin de matinée à une départementale. Aucune voiture n'y circule. Je la longe en continuant à progresser pour arriver en vue de Lourdes.

    Selon vous, qu'ais-je fait ? Eh bien, je ne me suis toujours pas arrêté. Tout comme à Saint-Jacques de Compostelle, cette ville représente un site trop religieux pour l'athée que je suis. Je m'y sentirai agressé toutes les cinq minutes. Par conséquent, je préfère emplir ma vue de ce paysage magnifique découvert depuis une colline avant de reprendre la route.

    Peu à peu, les montagnes disparaissent même si elles continuent de m'accompagner un certain temps en arrière-plan. Que voulez-vous ? De si hauts massifs ne peuvent pas s'évanouir d'un seul coup !

    Dans le milieu de l'après-midi, j'ai atteint Tarbes dont je me suis détourné. Je ne souhaitais pas y entrer. Néanmoins, en restant à une distance proche, j'ai marqué une pause. Ma mère me manquait trop ! Après d'interminables effusions sentimentales téléphoniques, je lui conté mon séjour en Espagne et évoqué mes plus belles découvertes puis j'ai évoqué Maria. Sans doute aurais-je mieux fait de me faire ? Ma mère ne croit plus en l'amour depuis son échec dans son mariage avec l'homme qui est mon géniteur. Elle me dit qu'être amoureux ne m'apporterait jamais que souffrances et douleurs. Maman... Je voudrais tant que tu sois heureuse un jour, malgré la maladie, malgré tes angoisses et tes souvenirs. Maman... Ma maman...

    Néanmoins, peu importe les sermons maternels, je continuerai à croire en l'amour. Maria m'a permis de découvrir quel bonheur ce sentiment diffusait dans l'âme et ma chérie actuelle m'a enseigné combien celui-ci permettait de se dépasser et de devenir une bien meilleure personne. L'amour nous change et nous fait évoluer dans le meilleur sens qui soit.

    Après cette communication téléphonique, je me suis plongé dans mes pensées, perturbé par le sort de ma mère. Perdu dans de tristes réflexions, je n'ai pas vu le temps changer. Pourtant, la pluie m'est tombée dessus sans que je ne réagisse tout de suite. Ce fut seulement en prenant conscience de mes vêtements humides que je compris. Je me suis alors décidée à m'envelopper dans ma couverture, comme d'une tente sommaire, pour me protéger des éléments en attendant la fin de l'averse.

    ~~ Ambulando meus magna erit, superbia magis. ~~

    « Aventures dans les Pyrénées Toulouse, ô Toulouse ! »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :