• Bref arrêt à Astilero

    La première nuit de Maria dans la campagne déserte s'est déroulé sans aucune anicroche. Elle était toujours de bonne humeur, riant sans cesse, et ses angoisses avaient toutes disparues.

    Bref arrêt à Astilero

    Alors que nous étions profondément endormis, un oiseau nous a tiré du royaume de Morphée dès les premières lueurs de l'aube. Par quelle manière ? J'imagine que vous pensez au chant. J'aurai aimé. Sincèrement. Mais le destin a voulu que ce réveil soit beaucoup moins romantique. Ce stupide volatile s'est soulagé la vessie au-dessus de nos têtes et nous a copieusement arrosé ! C'était affreusement immonde ! Cette odeur de pisse collée à la peau... Rien qu'à m'en souvenir, j'en suis encore dégoûté !

    Bref arrêt à Astilero

    Alors que je cherche, en vain, une source pour me laver, Maria rit de bon cœur, très amusée de ma réaction et de la situation. Elle se moque même de moi, prétendant que l'urine d'oiseau est aphrodisiaque. Tu parles ! Pour moi, cela me donne surtout envie de courir très loin ! Comme je ne trouve rien pour me laver, je suis contraint de sacrifier le contenu d'une bouteille d'eau pour effacer les relents de cette puanteur exécrable.

    Après cette mésaventure dont je me serai passé avec le plus grand bonheur, nous nous remettons en marche. Tout le long de cette seconde partie du trajet vers Astilero, nous nous séparons de la grande route qui emprunte trop de villes pour prendre des sentiers qui poursuivent l'aventure à travers la campagne. Je prends toutefois garde de chercher des panneaux et à veiller de garder la bonne direction grâce à ma boussole.

    Bref arrêt à Astilero

    Après plusieurs heures de marche en contemplant les paysages paisibles offerts par dame Nature, nous atteignons Astillero peu après midi. Je jette un regard inquiet à Maria. Son visage est tendu. Les angoisses sont revenues. Je lui propose d'aller faire les courses pendant que je m'occupe de tracer l'itinéraire vers notre prochaine étape. Au début, elle n'est pas rassurée, proteste n'avoir jamais fait les courses, craint de faire des erreurs qui pourraient être gênantes pour notre voyage... Je la rassure et lui dit que tout ira bien, qu'elle peut le faire sans problème. Maria finit par s'éloigner mais sans déborder non plus de confiance.

    A l'ombre d'un platane qui me protège du soleil ardent, je me penche sur la carte et réfléchit au meilleur itinéraire pour se rendre jusque Llanes, notre prochaine étape. Nous longerons sur la fin tout le temps le bord de me. Ce sera très agréable.

    Bref arrêt à Astilero

    Quand Maria est de retour, elle a retrouvé son sourire et partage avec fierté nos nouvelles provisions entre nos deux sacs. Je lui propose en même temps de partir tout de suite. Elle s'inquiète pour moi et crois que je me sacrifie pour elle. Je lui assure du contraire et que je n'ai du plaisir à visiter une ville avec elle seulement si elle se sent bien. C'est un peu un mensonge. Je l'avoue aujourd'hui que j'aurais aimé découvrir davantage plusieurs villes que nous avons pu traverser mais c'est ainsi. Je voyageais avec quelqu'un et il faut accepter de sacrifier ses exigences pour le bien des autres. Ce n'est pas une perte, après tout, si l'on peut rendre ainsi l'autre heureux.

    Main dans la main, nous prenons la direction pour quitter la ville, prêts pour de nouvelles aventures.

     ~~ Ambulando meus magna erit, superbia magis.~~

    « La campagne déserte espagnoleLe périple vers Llanes »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :