• Malgré ma séparation extrême avec Evan, en montant sur le ferry, je n'y ait pas pensé une seconde. Debout à la proue du navire, mon regard fixait l’horizon, scrutant tout ce que je pouvais apercevoir. Le vent soulevait mes cheveux et me caressait le visage. C'était une sensation si puissante et enivrante.

    Retour à la solitude

    Une demi-heure plus tard, j'ai posé pied de l'autre côté de l'estuaire de la Gironde, à la Pointe de Grave, là où le marquis de la Fayette s'est embarqué en 1777 pour rejoindre le conflit de l'indépendance américaine. Deux siècles plus tard, je foule ces mêmes terres chargées d'histoire.

    Retour à la solitude

    Néanmoins, l'heure n'est pas aux recueillements ou aux souvenirs de mes leçons. Je ne me sens pas en sécurité en demeurant bien trop près de Royan. Je redoute que la police, dépêchée par la mère d'Evan, me rattrape. Je reprends vite la route et marche d'une allure très rapide jusqu'à minuit. Je tombe alors de sommeil en plein milieu d'un pâturage et m'endors aussitôt.

    Au petit matin, les rayons du soleil me réveillent. C'est à ce moment que je songe à mon petit Evan et espère que celui-ci va bien, que ses parents ont enfin su entendre son message. Si oui, alors, je suis persuadé que tout ira bien pour lui.

    Retour à la solitude

    Pour ma part, je cherche ma route et découvre près de mon campement improvisé des panneaux. Ils me renseignent sur les différentes directions. Je découvre ainsi que Bordeaux se situe à environ quatre-vingt kilomètres de ma position. Cette ville constitue ma prochaine étape. Néanmoins , avant de me remettre en route, je retour en arrière, à quatre kilomètres de là, pour acheter des vivres dans la station balnéaire de Montalivet-les bains. Par chance, les grandes vacances ne sont pas encore commencées. Ses rues étaient désertes.

    Retour à la solitude

    Mon ravitaillement n'a pas duré plus d'une journée. N'ayant déniché aucune épicerie, je m'étais rabattue sur une boucherie. Avec la chaleur, la viande séchée n'a pas tenu. J'ai dû tout abandonner en pleine nature. Ce fut une expérience à retenir qui aura eu le mérite de nourrir les bêtes sauvages.

    La perte de cette nourriture ne fut pas une grande perte. J'avais déjà mangé et mon corps savait à présent résister à plus de deux jours de jeûne. C'était mon odeur rance et la transpiration qui me collait aux vêtements qui m’insupportaient le plus. Je puais le fauve ! Moi, qui déteste rester une journée sans douche, j'étais servi ! Je n'en avais pas pris une depuis dix jours ! Mais j'acceptais ces conditions de voyage. Après tout, ne les avais-je pas choisi ?

    Par chance, assez proche de Bordeaux, ma route est passée devant une petite exploitation viticole. En échange de nettoyer ses écuries, le propriétaire m'a accordé un salaire amis aussi aussi le gîte et le couvert. Grâce à mon labeur, j'ai pu enfin prendre une douche. Quel bonheur !

    Retour à la solitude

    la soirée au sein de la petite famille s’avéra très agréable. Mes hôtes souhaitaient que je leur parle de mon voyage et je ne me suis pas fait prier, ravi d'exposer à un public l'étendue de mes découvertes. Néanmoins, en songeant à leurs expressions quelques peu confuses et à des paroles qui m'ont été adressé un peu plus tard, je pense avoir été trop bavard. Il n'est pas bon d'écraser les autres par ses connaissances et il convient de les diluer lentement dans une conversation pour que son interlocuteur ne se sente pas diminué.

    Retour à la solitude

    Ah ! C'est une leçon que je ne maitrise pas encore très bien ! Mais au vu du titre de ce blog et de mon pseudonyme, vous l'aurez sans doute compris.

    Après cette nuit passée dans cette petite exploitation, je me trouvais tout près de Bordeaux. Faisons une pause ici pour aborder la cité un peu plus tard !

    ~~ Ambulando meus magna erit, superbia magis.~~


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